LA C.B.

 

 

 

Au siècle de la communication reine, avec le formidable développement qu’ont connu les outils permettant à l’Homme de toujours plus vite, plus loin et mieux communiquer (ai-je besoin de citer le téléphone portable, ou internet ???), force est de constater que la connaissance desdits outils reste parcellaire.

Ainsi le quatre- quatreux, mais aussi plus généralement tout automobiliste (ou même le randonneur pédestre…) a-t-il déjà entendu parler (sinon utilisé) de la C.B.

Késako ? C’est ce que je vous propose d’approfondir, en suivant un bon petit plan tout simple :

 

 

 

I.                  CEQUOIDONC ?

a.      Historique

b.      La C.B. aujourd’hui

c.      S’exprimer en radiophonie

 

II.               LA C.B. DU QUATRE- QUATREUX

a.      Garder le lien

b.      Choix du poste

c.      Choix de l’antenne

 

III. L’INSTALLATION DE L’E/R

a.      Le matériel

b.      L’installation

c.      Les incontournables notions théoriques et le réglage

 

IV.            GLOSSAIRE

 

V.               POUR ALLER PLUS LOIN

a.      La radiocommunication

b.      Historique des TELECOM


I.                  CEQUOIDONC

 

 

a.      Historique

 

La fin de la seconde guerre mondiale a laissé derrière elle un nombre incalculable de matériels, au nombre desquels un vaste ensemble plus ou moins hétérogène de postes radio. Nos amis G.I., jamais les derniers pour avoir de bonnes idées, ne mirent pas longtemps à trouver à tous ces bons vieux Emetteurs/Récepteurs au chômage une seconde vie : la « Citizen Band » (ou bande du citoyen) était née.

D’abord phénomène essentiellement américain qui a commencé son réel essor au début des années 60, l’utilisation des anciens postes militaires s’est aussi développée en Europe avec, comme pour beaucoup d’autres mouvements nés outre-atlantique, une petite dizaine d’année de retard…En France, les débuts se sont faits sur la bande des 27 MHz, avec 22 canaux disponibles et une puissance d’émission limitée à 2 W. Bien sûr, l’Etat réglementa très vite cette activité, avec à la clef quelques formalités comme le formulaire 30/50.

Très vite, de simple outil de communication pour copains d’un même bled, le C.B. est devenue un formidable lien pour de nombreux professionnels de la route, au premier rang desquels les routiers. La C.B., de simple utilisatrice de quelques fréquences en local, a évolué jusqu’à des puissances largement au dessus des 4 W actuellement autorisés en France, avec des nombreuses fonctions avancées comme la B.L.U. (cf. glossaire pour toutes les abréviations barbares et autres acronymes), que ce soit B.L.U.I ou B.L.U.S (vous voyez, il y en aura d’autres !), de plus en plus de canaux, le décalage en fréquence, etc.

 

 

b.      La C.B. aujourd’hui

 

En France, depuis quelques années, la C.B. est un moyen de communication radio totalement libre, entendez par-là qu’il n’y a plus de taxe à payer pour pouvoir posséder et utiliser un E/R. Ce qui n’est pas le cas pour le matériel utilisé par les radio-amateurs, puisque ceux-ci doivent posséder une licence remise par les autorités.

Aujourd’hui les postes travaillent dans la gamme d’onde appelée HF, qui correspond à des longueurs d’onde décamétriques (autour des 11 mètres plus précisément, voir en V. pour les différentes classifications des gammes de fréquences).

Quarante canaux sont ainsi disponibles pour l’utilisateur, avec quelques-uns réservés à certains usages, que nous détaillerons au II. a., et sont répartis comme suit :

 


 

TABLEAU DE FREQUENCES D’UN POSTE C.B.

N° DE CANAL

FRQ (en MHz)

N° DE CANAL

FRQ (en MHz)

1

26.965

21

27.215

2

26.975

22

27.225

3

26.985

23

27.235

4

27.005

24

27.245

5

27.015

24

27.255

6

27.025

26

27.265

7

27.035

27

27.275

8

27.055

28

27.285

9

27.065

29

27.295

10

27.075

30

27.305

11

27.085

31

27.315

12

27.105

32

27.325

13

27.115

33

27.335

14

27.125

34

27.345

15

27.135

35

27.355

16

27.166

36

27.365

17

27.165

37

27.375

18

27.175

38

27.385

19

27.185

39

27.395

20

27.205

40

27.405

 

 

c.      S’exprimer en radiophonie

 

Le sujet peut sembler quelque peu incongru, mais quiconque aura un jour eu à tenir le micro dans un réseau radio, à l’occasion de son service militaire par exemple, saura se souvenir de la difficulté de compréhension que certains termes ou consonances peuvent revêtir lorsqu’on parle à travers un bout de plastique à un interlocuteur généralement fort éloigné. Je ne parle même pas des nombreux cas ou, comme par magie (noire !), la LEM vous poursuit et que la liaison est du genre brouillé/illisible. Ceux qui ont porté le treillis me comprendront…

Chaque possesseur d’E/R se doit d’avoir un indicatif, qui lui permette d’être identifié  et identifiable sur le réseau. Attention au consonances hasardeuses… L’indicatif évite de donner son nom sur la fréquence (elle n’est pas crypté, et même…), personnalise la voix qu’on reçoit, et symbolise un peu son propriétaire. Un peu comme le pseudo sur le net, que le quatre- quatreux pourra peut-être avantageusement conserver comme QRZ.

S’efforcer de parler à haute et intelligible voix sera le premier aspect que chacun devra travailler. Attention à ne pas se coller la bouche sur le micro pour y bafouiller, il y a en général suffisamment de parasites comme ça sur les ondes bien encombrées de notre monde moderne…

J’attire votre attention, si vous le permettez, sur la particularité du réseau tel qu’il existe en C.B. : on ne peut pas tous parler en même temps, sinon personne n’entend rien ! Il s’agit d’un trafic en alternat, ce qui induit que chaque station parle à son tour. Il faut attendre que l’émetteur d’en face ait fini d’utiliser la fréquence…

Pour palier à l’inconvénient majeur que peut représenter la qualité aléatoire des transmissions radio en phonie, diverses procédures ont été élaborées (notamment au niveau militaire, mais pas seulement), à commencer par la création d’un alphabet international qui permet d’épeler un mot précis que l’on n’arrive pas à faire comprendre en le prononçant, ou dont l’exactitude de transmission demande la plus grande précision.

Un petit travail de mémorisation est ainsi à même de garantir à chaque utilisateur de pouvoir épeler au besoin.

 

L’ALPHABET INTERNATIONAL

LETTRE

PRONONCIATION

LETTRE

PRONONCIATION

A

ALFA

N

NOVEMBER

B

BRAVO

O

OSCAR

C

CHARLIE

P

PAPA

D

DELTA

Q

QUEBEC

E

ECHO

R

ROMEO

F

FOX-TROT

S

SIERRA

G

GOLF

T

TANGO

H

HOTEL

U

UNIFORM

I

INDIA

V

VICTOR

J

JULIET

W

WHISKEY

K

KILO

X

X-RAY

L

LIMA

Y

YANKEE

M

MIKE

Z

ZULU

 

Communauté plus ou moins soudée, formée de petits groupes d’amis ou plus simplement de relations épisodiques mais sympathiques, la foule des cibistes a rapidement élaboré un « langage » C.B., fait d’un mélanges de codes Q international (code élaboré par l’U.I.T), d’abréviations et autres termes imagés destinés à éviter l’emploi de locutions parfois longues, ou difficilement compréhensibles dans le souffle de la discussion par micro (et ondes radios) interposé.

Un petit bréviaire –non exhaustif- aidera le novice à s’y retrouver, tout autant que l’amateur à enrichir sa pratique :

 

CODE

SIGNIFICATION

CODE

SIGNIFICATION

QRZ

Indicatif

73

Amitiés

QSO

Contact radio

51

Poignée de main

QRX

 Rendez-vous à…

88

Gros bisous

QRM

Brouillage

144

Au dodo

QTH

Position géographique

144+2

Pareil, mais pas seul

QSL

Accusé réception

318

Aller faire pipi

QSY

Passez sur la frq…

813

Aller au gastro

QRL

Je suis occupé

212

51+88+73

TX

Emetteur

GASTRO

Restau sympa

RX

Récepteur

ROGER

Reçu « Fort et Clair »

CQ

Collectif

MILLE PATTES

Camion

YL

Femme (young lady)

PUSH (ou push-pull)

Voiture

OM

Homme (old man)

VISU

Se rencontrer

 

Bref, un langage imagé qui permet à tous de se comprendre…


 

II.               LA C.B. DU QUATRE- QUATREUX

 

Comme tout usager de la route, mais encore plus en regard de la spécificité de ses balades et autres randonnées, le quatre- quatreux ne trouvera quasiment que des avantages à posséder son E/R. D’ailleurs nombre de clubs vous diront très vite que c’est un des équipements qu’il vous faut avoir dans le piège, surtout que le coût reste contenu.

          

a.      Garder le lien

 

Le premier intérêt à posséder une C.B. dans son 4x4 sera donc de pouvoir communiquer…avec tous les possesseurs de C.B.. Routiers (sympas), VRP, agriculteurs, particuliers équipés, mais aussi parfois forces de l’ordres (si, si, y’en a qui l’ont!), pompiers, un nombre élevé de personnes est susceptible de vous répondre. Attention d’ailleurs, comme toujours tout le monde n’est pas forcément sympathique et fréquentable. La C.B. est un formidable outil de communication, donc, avec cette particularité fondamentale qu’elle est libre. Vous tomberez obligatoirement, un jour ou l’autre, sur le mauvais con qui n’a que ça à faire de saturer votre QSO avec des réponses à la noix, des émissions blanches, voire de beaux chapelets d’insultes…Zen !Mieux vaut laisser tomber, comme toujours avec ce genre d’énergumène. Les incivilités et autres comportements agressifs ne doivent pas occulter l’intérêt majeur de cet outil : cet espace de liberté permet un nombre illimité d’applications. Un groupe d’ami aura ainsi tout intérêt à définir un canal de « travail », par exemple le 4x4 (le 16 ;-) ), et un ou deux canaux de dégagement en cas de problème, type énergumène ou plus banalement parasites tenaces.

Autre avantage : arrivé dans une ville inconnue, avec cette bonne vieille loi de Murphy qui nous colle inlassablement à la peau, pas de plan. Donc, perdu ! Sauf que pour ceux qui n’ont pas comme moi la faculté innée de s’orienter grâce à la position du soleil dans le ciel, ou qui sont vraiment touchés par la fameuse L.E.M. avec un plafond nuageux très bas, la C.B. permet, presque à coup sûr, de bénéficier d’un radio-guidage. Et là, pour peu qu’on soit tombé sur un gars né dans le quartier où l’on cherche à se rendre, c’est du tout bon ! Bien sûr, on peut aider le titi qui vient de se perdre en plein bled, chez soi, c’est tellement mieux quand la solidarité fonctionne à double sens…

Mais surtout, pour nous tous adeptes de belles balades, qui se déroulent rarement à un seul véhicule, il est tellement plus intéressant de pouvoir dialoguer avec les membres de la colonne. Le contact radio entre l’ouvreur, le fermeur et les véhicules  du convoi (attention, pas trop gros le convoi ;) ) est un facteur évident de sécurité, d’agrément et de convivialité. Se suivre tout bêtement en n’ayant aucun autre moyen pour se parler que des signes de mains (qui confinent vite à une attitude simiesque :-D) ou de grands coups de gueule par la fenêtre, devient vite un calvaire ! Le « guide » de la sortie peut donner des consignes et autres détails importants à ses protégés (panorama, passages piègeux…), cependant que chacun peut appeler à la rescousse, ou tout simplement ne pas être bêtement le mouton qui suit la colonne.

Enfin, la C.B., même si elle n’est pas veillé en permanence par des services de secours, reste un outil évident au service de la sécurité des personnes : tout témoin d’un accident se doit d’appliquer la règle du P.A.S, Protéger- Alerter- Secourir. Or la C.B. peut être le seul moyen à votre disposition pour tenter d’établir un contact en vue d’alerter les secours. Ce n’est pas négligeable, dès lors qu’une vie est en jeu…Bien sûr, le message d’alerte se devra (comme celui que l’on aura passer soi-même au téléphone, qui est évidemment LE moyen à privilégier !) le plus précis et détaillé possible. Et de grâce, ne voyons pas dans la C.B. un moyen de prévenir les autres usagers de la présence des forces de l’ordre sur la route, raison de l’engouement connu au début des années 90, période ou la sécurité routière commençait à devenir l’objet d’une attention grandissante.


 

b.      Le choix du poste

 

Le futur cibiste va devoir cerner ses besoins. Tout le monde ne souhaitant pas faire de contacts à très longue distance, il serait vain de dépenser des centaines d’Euros dans un poste très haut de gamme. En partant du principe que le quatre- quatreux novice ne cherchera pas, tout au moins dans un premier temps, à établir des communications (inter)nationales tous les jours mais se bornera d’abord au cadre de ses sorties, il est assez facile de dégager quelques constantes dans le choix :

- Un poste homologué (ça paraît con, je sais, mais mef’ lors de l’achat d’occasion aux appareils bricolés)

- Un modèle solide, aux boutons faciles à utiliser, avec des dimensions s’intégrant à son véhicule. Plus de fonctions disponibles implique plus gros, et moins facile à caser…Si on rajoute le G.P.S., le Terratrip, les manomètres, la peluche et le sapin éclairé, ça devient vite encombré !

- Penser à l’afficheur (couleur, dimensions et lisibilité)

- S’orienter sur un modèle portatif (type talkie-walkie) si l’on souhaite pouvoir l’utiliser en mode autonome, sachant que des accessoires existent pour l’utilisation en voiture.

          

 

c.      Le choix de l’antenne

 

Le dernier maillon d’un émetteur (ou le premier d’un récepteur) est l’antenne, élément imaginé en 1895 par le professeur russe Popoff, qui l’avait associé au tube à limaille de Branly, afin de détecter les orages lointains. Les antennes de réception ne diffèrent quasiment jamais des antennes de réception, ce qui implique que la plupart des phénomènes concernant les antennes sont réversibles.

L’antenne est un système conducteur dressé ou tendu plus ou moins haut, et relié aux appareils radioélectriques. Elle est un élément qui transforme l’énergie électrique en rayonnement  (ou qui traduit un rayonnement électromagnétique en courant induit).

Le choix de l’antenne est primordial, car de ses caractéristiques physiques va dépendre son adéquation à l’émetteur que l’on veut utiliser. Polarisation, directivité, mais surtout en ce qui nous concerne longueur d’onde sont autant d’éléments qui vont conditionner l’accord émetteur- antenne. A noter qu’il y a une relation directe entre la longueur de l’antenne et la longueur de l’onde sur laquelle on veut émettre, et que bien évidemment on ne se balade pas avec une antenne de plusieurs mètres sur le toit pour pouvoir émettre : l’emploi de selfs permet de raccourcir l’antenne.

Autre caractéristique d’importance : la position que vous réserverez à l’antenne sur le véhicule, et même le véhicule en lui-même ; Les possesseurs de Land Rover, par exemple,  doivent savoir que l’alu de leur carrosserie n’est pas fait pour plaire à la majorité des antennes que l’on trouve pour les C.B.…

Les antennes mobiles que l’on trouve dans le commerce sont donc généralement des 5/8ème d’onde, ou des demi-onde. Le plan de masse est assuré par le véhicule, sauf pour les carrosseries non métalliques ! Ou encore lorsque l’on souhaite placer son antenne dans un emplacement ou l’embase est non-métallique…Il faut alors s’orienter vers une antenne spécifique qui n’a pas besoin de plan de masse, comme pour les modèles marine. Il existe par exemple l’antenne CORAIL 2000 qui mesure 1,68 m, ne nécessitant pas de plan de masse grâce à un bobinage intégré au socle remplaçant celui-ci.

Tous les budgets trouveront leur compte dans le choix qui s’offre à nous : grande antenne fouet, antenne discrète à fixer avec perçage de la carrosserie (type radiotéléphone), antenne magnétique de taille modérée…A chacun son choix. Notons tout de même qu’existent des antennes dont la longueur est figée (ce qui permet de s’affranchir du réglage du R.O.S.), et d’autres dont le réglage sera plus fin, puisqu’il faudra intervenir sur la longueur du brin.

 

III.            INSTALLATION DE L’E/R

 

a.      Le matériel

 

Vous avez finalement porté votre choix sur un poste qui rassemble les caractéristiques qui vous conviennent : détaillons un peu l’ensemble des composants que vous avez sous les yeux, au déballage du paquet cadeau.

- un poste émetteur- récepteur

- un support berceau pour le TX et sa visserie

- un micro

- un support de micro et sa visserie

- suivant le kit vendu, une antenne préréglée.

- Souvent, un bel autocollant de la marque de la C.B., pour le Jacky’s touch de votre voiture ;-)

 

A noter que l’antenne préréglée n’est pas un mauvais choix, surtout pour le débutant. Mais sa forme et/ou son support (aimanté ou fixe avec perçage de la carrosserie) ne sera pas forcément l’idéal pour votre véhicule. Ou pour vous.

 

Nous sommes là dans la configuration la plus simple. Mais on peut (doit) faire quelques achats supplémentaires pour s’assurer de la qualité du montage que l’on va réaliser :

- un antiparasite

- une antenne  autre que celle vendue avec le poste

- un T.O.S.mètre (on peut toutefois choisir de l’emprunter à un ami, en avoir un à demeure n’est pas une obligation. Certains postes relativement hauts en gamme en sont aussi pourvus d’origine.)

- un micro pré- amplifié

          

           Prévoir pour l’installation un ensemble de tournevis, perceuse sans fil ou chignole (si l’on désire percer le tableau de bord pour poser le support du TX et/ou celui du micro), cosses et pince à sertir, colliers serre- flex... On peut également vouloir réaliser une platine de fixation, qui recevra au choix et suivant la disposition ou l’évolutivité voulue, le tripmaster, le G.PS., etc. L’avantage de ce genre de configuration bien pensée sera bien sûr une netteté du montage, et aussi la possibilité d’utiliser seul le matériel, lorsque l’on a pas sa passagère préférée à bord… En tout état de cause, le montage doit assurer la stabilité du matériel , sous peine de voir l’E/R se transformer en dangereux projectile au premier franchissement sévère. Pensez que l’ergonomie du montage vous assurera une utilisation intuitive !

 

b.      L’installation

 

Une fois choisi l’emplacement du poste se pose la délicate question de son alimentation. Le TX fonctionne en 12V (des modèles en 24V existent aussi), mais il faut prendre garde à ne pas repiquer le courant n’importe- où. Le mieux est de se brancher sur un plus permanent, ce qui permet de disposer de l’émetteur même lorsque le véhicule est à l’arrêt. Ne pas oublier toutefois de l’éteindre lorsqu’on se gare de manière prolongée, sinon il va falloir jouer du câble de démarrage… Attention également à la masse : prendre soin de faire un branchement propre, le contraire favorisant immanquablement les faux-contacts (cf. la loi de Murphy !).

Il est plus que conseillé de monter entre le + et le poste un antiparasites : cela évitera d’écouter le doux ronronnement du moteur d’essuie-glaces lors de la prochaine sortie automnale…Et enfin ne négligez pas l’aspect pratique : le plus du poste est muni d’un fusible, dont il vaut mieux prendre garde à le laisser accessible pour le jour où. Sinon, galère et énervement seront au rendez-vous…

Pour ce qui est de l’antenne, mon choix se porte assez facilement sur un modèle soit magnétique (prendre soin de le ranger dans le véhicule lorsqu’on ne l’utilise pas, sinon on devra rapidement palier à la malhonnêteté de certains qui considèrent que vous la tenez à leur disposition), soit à fixer, mais dans ce cas là je m’orienterais plutôt vers un montage sur platine que par perçage de la carrosserie. A moins de faire- faire, ou de maîtriser l’affaire : personnellement, je préfère ne pas percer la carrosserie. L’avantage de la platine résidera dans les possibilités de placement (pare-chocs, galerie (attention à la hauteur !), pare-buffles,) avec toutefois le bémol que le plan de masse ne sera pas optimal…Biens sûr, une antenne sans plan de masse contournera aisément ce problème ;-). Reste que dans le cadre d’une utilisation avant- tout sur courtes distances, ce facteur est moins gênant.

Pour ce qui est des câbles, et suivant la position de l’antenne, il est toujours préférable de ne pas enrouler l’excédent disponible. Il vaut mieux couper le câble et reposer une connectique idoine, ou si l’on veut éviter de se transformer en apprenti-électronicien, lover le câble en « S ». Faites attention à ne pas pincer le câble, qui finira par être coupé, et passer le câble sous les caches plastiques des bas de portes et/ou entre le garnissage et le pavillon, en suivant les guides-câbles préexistants, et vous avez un fini impeccable.

 

c.      Les notions théoriques incontournables, et le réglage.

 

           L’antenne, comme nous l’avons vu, est l’élément qui va transformer l’énergie électrique en énergie de rayonnement, laquelle va transporter l’information. Un accord poste- antenne est obligatoire pour assurer le transport d’énergie dans les conditions optimales, et c’est là qu’intervient la notion de Taux d’Ondes Stationnaires, ou T.O.S..

           Ou plus exactement le Rapport d’Ondes Stationnaires, ou R.O.S.. Dire que l’on a 1,3 de T.O.S. est en effet faux. Tout est ici affaire d’impédance, et de rapport entre l’impédance de l’émetteur et l’impédance de l’antenne.

 

Formule :        

                                   Za                                           impédance de l’antenne

           R.O.S = ____________  

                                   Ze                                           impédance de l’émetteur         

          

           C’est ce chiffre, toujours > ou = à 1 qu’indiquent les « ROSmètres » (SWR : Standing Wave Ratio).

 

           Le T.O.S., que l’on exprime en pourcentage, ne se mesure pas, mais se calcule à partir du coefficient de réflexion. Ce coefficient est obtenu par la formule :

                                                                                 

                       R.O.S. - 1

                       C = ____________     Une antenne ayant un R.OS. de 1,2 aura donc un T.OS

                       R.O.S + 1        de 9%.

 

           Plus le R .O.S est élevé, plus la puissance réfléchie augmente, ce qui entraîne une production de chaleur (il faut bien que l’énergie passe quelque part…) importante, pouvant aller jusqu’à détériorer les transistors.

           On doit donc jouer sur l’impédance de l’antenne pour l’adapter au poste et avoir une émission, sur la gamme de fréquence considérée, générant le moins possible de puissance réfléchie.

 


 

Les branchements : :

 

 

 

 

 

 

 

 

Antenne

 
 

 


Le réglage:

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Placer le sélecteur de canaux sur le 20, le commutateur du R.O.S.mètre sur « FWD », et presser la pédale du micro. L’aiguille de l’afficheur monte. Ajuster sa position en agissant sur la molette du R.O.Smètre pour que l’aiguille se place sur la position « Cal » ou « Set », à l’extrème de l’échelle graduée.

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 


Basculer alors le commutateur sur « REF » et noter la mesure lue, par exemple 1,3.

 

 

 

 

 

 

 

 


Faire de même sur le canal 1 (ex. lu : 1,1), puis sur le canal 40 (ex. lu : 1,7), de façon à mesurer les extrêmes de la plage de fréquence considérée.

Nous recherchons la parabole centrée sur le canal 20 : si le R.O.S est moins élevé sur le 1, c’est que l’antenne réfléchi moins en abaissant la fréquence d’émission : il faut raccourcir un peu l’antenne.

Procéder à nouveau aux trois mesures, pour vérifier que l’on s’approche d’un R.O.S de 1 sur le 20, et de 1,2 ou 1,3 sur les canaux 1 et 40.

L’accord émetteur/antenne est réalisé, il n’ya plus qu’à réaliser un « essai Tx » pour vérifier que tout est ok.

En résumé :

 

 

Canal 1

Canal 20

Canal 40

Action sur le brin

R.O.S.

Elevé

Moyen

Faible

Rallonger

Faible

Moyen

Elevé

Raccourcir

Moyen

Faible

Moyen

Pas Toucher !

 

 

I.                  GLOSSAIRE

 

Ampère, symbole A : unité de mesure de l’intensité du courant électrique. Si une charge de 1 C s’écoule à travers un conducteur en 1 seconde, on dit que ce conducteur est parcouru par un courant d’1 Ampère.

 

Antenne : système conducteur dressé ou tendu, plus ou moins haut, relié aux appareils radioélectriques, transformant l’énergie électrique en énergie de rayonnement (émission) ou traduisant un rayonnement électromagnétique en courant induit (réception).

 

Antenne raccourcie : la relation directe entre la longueur d’onde à intercepter et la longueur de l’antenne amène à raccourcir cette dernière, pour des problèmes d’encombrement. Cette réduction se fait toujours au détriment du rendement, mais il est techniquement possible de minimiser la perte de rendement. L’adjonction d’une self dans le brin de rayonnement permet ainsi de raccourcir ce dernier ; la self peut-être insérée à la base de l’antenne, mais aussi au milieu du brin vers le haut.

 

B.L.U. : Bande Latérale Unique ; les 3/4 de l’énergie rayonné en AM étant perdus, on supprime la porteuse et l’une ou l’autre des deux bandes latérales, sans perdre l’information.

-                                       émission : à l’aide d’un modulateur équilibré, on supprime la porteuse et avec un filtre on enlève l’une ou l’autre des bandes latérales.

-                                       Réception : à l’aide d’un oscillateur appelé BFO (Beat Frequency Oscillateur), on réinsère la porteuse qui a été supprimée à l’émission.

-                                       On utilise donc soit la Bande Latérale Unique Supérieure (B.L.U.S., ou U.S.B pour Upper Side Band), soit la Bande Latérale Unique Inférieure (B.L.U.I, ou L.S.B. pour Lower Side Band)

 

Coulomb, symbole C : unité de charge électrique équivalent à la quantité d’électricité transportée en 1 seconde par un courant de 1 Ampères.

 

Fréquence, symbole Hz : nombre de vibrations par unité de temps dans un phénomène périodique. Inverse de la période. F = 1/P, où F est en Hertz, et P en secondes.

 

Impédance : rapport de l’amplitude complexe d’une grandeur sinusoïdale (tension électrique, pression acoustique) à l’amplitude complexe de la grandeur induite (courant électrique, flux de vitesse), dont le module se mesure en ohms (W).

 

Longueur d’onde : distance minimale entre deux points consécutifs de même phase d’un mouvement qui se propage en ligne droite. La longueur d’onde d’une onde électromagnétique se calcule, du fait de sa propagation à la vitesse de la lumière, suivant la formule :                   C

           l = _______  où F est en Hz, C est la célérité (vitesse de la lumière =

F         299 792 458 m/s dans le vide) et l est la longueur d’onde en mètres (prononcer lambda).

 

Modulation : modification d’un paramètre (amplitude, fréquence, phase) d’une onde sinusoïdale (la porteuse) par le signal à transmettre pour donner un signal modulé.

 

Modulation d’amplitude (AM) : modulation par laquelle on astreint l’amplitude de la poreuse à varier proportionnellement aux valeurs instantanée du signal modulant

 

Modulation de fréquence (FM) : modulation dans laquelle on astreint la fréquence de la porteuse à varier proportionnellement aux valeurs instantanées du signal modulant.

Modulation de phase : modulation dans laquelle on fait varier la phase de la porteuse suivant la variation d’intensité du signal modulant. L’onde émise est retardée par rapport à la fréquence porteuse (déphasage).

 

Modulation d’impulsion (PM) : modulation faisant varier certaines caractéristiques d’impulsion qui, en l’absence de modulation, se suivent, identiques entre-elles, à intervalles réguliers.

 

Période : intervalle de temps constant séparant deux passages successifs de certaines grandeurs variables (dites périodiques) par la même valeur, avec même sens de variation. Inverse de la fréquence. P = 1/F, où P est en secondes et F en Hertz.

 

Puissance : quotient du travail accompli par une machine par le temps qu’il lui a fallu pour l’accomplir. L’unité est le Watt, équivalant à la puissance d’un système énergétique dans lequel est transféré uniformément une énergie de 1 joule pendant une seconde.

                         En électricité, la formule bien connue permettant de calculer la puissance délivrée est : P = U x I= R x I² où P est la puissance, U la tension, I l’intensité, et R la résistance.

 

Self : bobine de fil conducteur permettant de générer un courant d’auto-induction.

 

U.I.T : Union Internationale des Télécommunications, issue de l’Union Internationale du Télégraphe née le 17 mai 1865.

           Siège : Genève

Organisation intergouvernementale, institution spécialisée de l’O.N.U. depuis 1947, dans laquelle le secteur public et le secteur privé coopèrent pour développer les télécommunications et harmoniser les politiques nationales de télécommunication. L’U.I.T. adopte des règlements et des traités internationaux, régissant toutes les utilisations du spectre électromagnétique par les services terrestres et spatiaux, ainsi que l’utilisation de l’orbite des satellites géostationnaires, formant un cadre dans lequel les pays adoptent leurs législations nationales.

Budget 1994 : 154,7 millions de Francs suisses.

 

Volt, symbole V : Unité de différentiel de potentiel et de force électromotrice, ou tension.

 

 

Télécommunication : toute transmission, émission ou réception de signaux, d’écrits, d’images, de sons ou de renseignements de toute nature, par fil, électricité, optique ou système électromagnétique.

 

 

II.               POUR ALLER PLUS LOIN

 

A paraître.